Feinter avec un mortier (obsolète)

…OU COMMENT PASSER POUR UN GROS MALIN EN PBEM.
A la fin de l’envoi, je te mouche

Important – Cet article explicite la phase de réglage d’une unité de mortier (partie toujours d’actualité) puis décrit ce qu’on peut appeler un « exploit de jeu »(en fait deux) corrigés par les patchs 2.10 et 2.11 (1.10 et 1.11 pour CMFI) après que j’ai remonté le problème sur le forum de Battlefront. En ce sens, cet article est aujourd’hui obsolète. Il ne vous est livré qu’à titre d’information dans le cadre des commentaires de l’article de Laits (qui vous décrit une procédure valable et « licite ») « Artillerie: méthode de tir avancée ».

« Exploit » ou subtilité du jeu ? Vous serez les juges de l’expérience qui va suivre. :)

Marre de passer pour un gros lourd ? Lassé qu’on vous prenne pour un bas-du-front animé de pulsions primaires…parce que vous avez un gros engin ? Carlos il a LA solution, et sans passer par la réduction de votre calibre !  8)

Vous n’avez pas pu ne pas remarquer qu’en tir direct, la procédure de préparation suit scrupuleusement les dernières phases d’une préparation d’artillerie en tir indirect:

*Le mortier décoche un unique obus qui décrit une courbe jusqu’à l’objectif et frappe le sol. Le chef d’unité observe la localisation de l’impact et commande éventuellement la rectification de la hausse, avant de tirer un second projectile.
*L’opération se répète ainsi jusqu’à ce qu’un de ces obus vienne frapper avec précision la zone ciblée.
A ce moment, le chef d’unité commande un tir continu sur la position.

Durant l’étape préparatoire au « tir rapide », le mortier ne décoche dont ses obus qu’à un rythme très lent: Deux obus/minute environ, selon la distance de l’objectif, ce dernier conditionnant la durée de « course » du projectile.
Ces premiers obus sont également imprécis, puisqu’il s’agit justement d’une opération essai/erreur avant d’ordonner la salve proprement dite. La tendance qu’on les impacts successifs de toutefois se rapprocher de la zone cible a franchement de quoi alerter votre adversaire qui s’y trouverait.

D’après nos observations, la majorité des préparations nécessitent 2 à 4 obus avant que l’unité passe en phase « tir rapide sur l’objectif ».
On peut bien sûr ponctuellement observer des servants expérimentés et inspirés qui feront mouche dès le premier tir…ou à l’inverse des conscrits mal embouchés qui n’auront toujours pas trouvé la cible au cinquième obus.
La chose devant suivre une courbe (statistique) en cloche, c’est bien entre 2 et 4 qu’on a l’essentiel des faits.

De façon grossière (fonction de la distance, ici autour de 250 mètres), on a donc:

* Si la cible est « trouvée » dès le premier obus, le jet continu interviendra autour de la 30ème seconde, les obus frappant en rafale avant le terme de la minute.
* Si la cible n’est trouvée qu’au second obus, le jet en rafale interviendra vers la 50ème seconde, et les impacts rapprochés au début de la minute suivante.
* Au troisième ou quatrième obus, on ne peut pas espérer pilonner efficacement avant le terme de la deuxième minute, voire le début de la troisième.

Le problème est qu’en Tour/tour, l’ennemi peut donner des ordres chaque minute…et se soustraire opportunément au ciblage.

On va voir tout ça avec des petites images.

1- Bouge pas, je sens que ça vient.

Le cas « classique », que nous venons de décrire.

Notre mortier de 60 mm commence l’exécution d’un tir ordonné sur l’habitation en bout de ligne de vue, à 236 mètres.

Puisque la cible est à distance moyenne, les armes légères qui accompagnent le mortiers sont donc également immédiatement de la partie, raison supplémentaire pour alerter un défenseur ennemi dans le bâtiment.

Le premier obus préparatoire ne tarde pas et, tenant compte de la durée de la course jusqu’à l’objectif, s’abat à la 29ème seconde.
La cible n’est pas atteinte. Le tir est trop court. Le chef de l’unité va donc ordonner de nouveaux réglages et le second obus est projeté quelques secondes plus tard.

Ce second obus frappe l’habitation à la 48ème seconde. Nous avons de la chance, il atteint cette fois la cible. L’unité de mortier vétéran a été plutôt efficace, le tâtonnement aurait aussi bien pu s’étirer en longueur, ajoutant 20 secondes supplémentaire au départ de la salve.

Fin de tour: Le chef d’unité vient d’ordonner le tir continu à présent que les réglages sont corrects.

Et l’ennemi peut maintenant agir, réviser ses ordres, tenir compte de la menace manifeste.

En somme, il aura à ce moment fort bien compris qu’une salve est en préparation sur le bâtiment. Il dispose encore de quelques secondes pour décamper (notre exemple aurait pu être encore plus avantageux pour l’ennemi, la préparation pouvant encore se poursuivre jusqu’à une minute) et, s’il en avait l’idée, renoncera provisoirement à occuper le bâtiment avec de nouvelles troupes tant que le feu sera déchaîné.

Vous avez fait le « Gros Lourd »; votre frappe est éventée; vous perdez l’avantage de la surprise. Il ne reste qu’à espérer que les unités ennemies soient assez clouées pour être privées de réaction.

2- Changer de côté pour enrayer la routine

A présent, une intéressante alternative:

Nous ciblons un autre bâtiment. dépourvu d’unité adverse ou vu comme un objectif secondaire, il n’est pas réellement notre cible. Celle-ci reste bien l’habitation de notre premier exemple.
Nous allons simplement réaliser les préliminaires…sur une autre proie…

Comme dans le premier exemple, les tirs d’armes légères entrent les premiers en action.

Il n’y a nullement de quoi alerter les occupants du bâtiment cible. Les cartouches fusent « au large » et l’ennemi pourra sourire sournoisement à votre vue défaillante et votre manque de lucidité.

De façon presque équivalente à l’exemple précédent, le premier obus frappe le sol à la 33ème seconde. Il est largement trop long.
La localisation de l’impact n’a pas de quoi faire lever les sourcils de l’adversaire.

Deuxième impact à 53 secondes. Il fait mouche sur la « fausse cible », le tir à « jet continu » va donc pouvoir débuter.
Au terme du tour, quelques secondes plus tard, l’ennemi va donc songer à sereinement contempler de loin les inoffensives explosions.
Aucune raison de quitter l’habitation où il s’est éventuellement retranché, ni éventuellement de renoncer à y amener quelques renforts.

Mais vous, lors de la phase d’ordre, vous allez…changer de cible !  :D

Et vous aller vous apercevoir que votre phase de réglage à des vertus « universelles »

Moyennant une légère inertie (les deux premiers obus du tir continu vont s’abattre sur l’ancienne cible), le mortier aligne rapidement la nouvelle et débute immédiatement en mode « tir continu » avec la même précision que s’il se fût agit d’un tir sur la première cible !

C’est à dire, tout simplement, que le changement de cible n’a rien altéré de la vitesse et de la précision qu’avaient trouvé le mortier avant le terme du premier tour. Le premier obus fera mouche, et les suivants aussi à un rythme important.

Lors de notre test, 12 obus se sont donc ecrasés sur la bâtisse entre la 25 ème seconde et la 60ème seconde du deuxième tour.
De quoi faire de sacrés dégâts et au minimum clouer un adversaire qui, pour le coup, n’avait aucun indice pour anticiper l’attaque.

Vous êtes un malin, vous êtes finaud, votre intelligence vous permet de facilement vaincre vos ennemis et pécho les meufs.  :D

3- Où tu veux, quand tu veux, comme tu veux

Soyez assuré que j’ai poursuivi les tests de manière à bien appréhender l’ensemble du phénomène et vous fournir des données complètes sur l’existence ou non de préliminaires avant un tir précis et rapide.

J’ai par exemple débuté ainsi, afin de savoir si la faible distance entre les deux cibles (96 mètres) expliquait l’absence de préparation supplémentaire:

Et non ! Une fois le réglage correctement effectué sur la « cible 1 », le passage sur la « cible 2 » distante de 176 mètres se fait sans aucun problème, sans altérer vitesse ni précision (demeure juste une faible latence durant laquelle l’unité de mortier change d’orientation et trifouille rapidement l’engin…une quinzaine de secondes à tout casser).

De la « Cible 2 », à la « Cible 3 », distante de 440 mètres et considérablement plus éloignée en portée, aucun problème. Le tir ne souffre non plus d’aucun délai, il est net et rythmé.

J’ai évidemment procédé à bien d’autres tests en allant crescendo dans la difficulté que je présumais à « tenir le cap » pour une unité de mortier.

Je m’aperçois donc que:

* Un mortier n’a pas besoin de nouveau préparatif en cas de changement de cible, quel que soit la distance entre les cibles successives, la portée ou l’angle (à 180 degrés, ça marche!)

* Un mortier « garde la mémoire » des préparatifs, même s’il cesse le feu puis le reprend sur une cible différente (ou identique) à plusieurs minutes d’intervalles.

* Un mortier qui a effectué une première fois des préparatifs peut être « démonté », se déplacer, être remonté, engager une cible quelle qu’elle soit…sans recommencer la phase de réglage.

Conclure

En somme, et c’est une conclusion en quelques lignes qui vous dispense de la lecture de tout l’article (fallait le dire avant !  :dents:)

– La préparation détaillée dans le premier exemple n’est effectuée par une unité qu’une seule fois durant la partie. Par la suite, quel que soient les circonstances, un tir ultérieur sera rapide et précis, comme si les réglages avaient déjà été faits.

En conséquence, notez qu’il est donc judicieux d’utiliser (de roder, de décrasser) très tôt votre mortier durant le jeu, quitte à « perdre » deux ou trois obus sans grande efficacité pour le retrouver par la suite toujours rapidement opérationnel.
A attendre le « bon moment » sous prétexte de préserver ses munitions ou trouver le bon spot, vous compromettez son efficacité optimale à l’instant crucial…car la lente phase préparatoire se fera à ce moment seulement. :)

…et enfin…

Je vais là vous montrer un nouvel étrange comportement des mortiers, conséquence directe de la faille dont nous parlons plus haut, et du phénomène de « persévérance du tir de zone ».

Rien d’anormal sur cette image: notre mortier cible une zone en vue et commence à tirer…

« Mais…c’est tout de même ‘achement dangereux de rester là chef, quelqu’un pourrait nous voir »
« Tu as raison Charlie, on est trop cons, on va se planquer »

J’ordonne là le démontage du mortier, déplacement jusque derrière la maison puis mise en batterie…sans annuler l’ordre de tir.  ;)

…et le tir reprend tranquillement…hors vue.  8)

« – C’est pas mieux chef ? je me sens beaucoup plus rassuré pour tirer là ! »
« – Tu as raison Charlie, c’est malin, heureusement qu’on a des gens comme toi pour gagner cette foutue guerre »

Note – depuis le patch 1.01 (ou 2.01), tout glissement de waypoint annule une ligne de vue qui aurait été préablablement associée au waypoint…l’exploit de jeu n’est donc plus possible

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