Cet article vous propose d’explorer les prestations routières d’un certain nombre de véhicules courants/emblématiques de chaque nationalité. Plus précisément, l’objectif est ici de mesurer les vitesses maximales atteintes par une dizaine d’engins (pour chaque O.B.) en fonction des types de sols/revêtements sur leur parcours.
Cette sorte « d’épreuve automobile » vise à comprendre, à donner du sens aux caractéristiques affichées supposées influer sur le comportement des véhicules en mouvement: « Vitesse » évidemment, mais aussi « Puissance » et « Capacité Tout-Terrain » que vous retrouverez en tant que données chiffrées dans chaque vignette descriptive (à côté de la « Capacité à virer » qui ne fera pas ici l’objet d’une évaluation).
Nous allons donc chercher à savoir de façon inductive comment se conjuguent ces données, c’est à dire tenter de saisir la « loi de combinaison » des trois caractéristiques « routières » (Vitesse, Puissance, Capacité TT) à partir des résultats observés sur le terrain.
Si de manière assez naturelle on présumera que « Vitesse » est probablement la donnée la plus importante, que « Puissance » sert à mesurer l’accélération et à pondérer les performances en pente et qu’enfin « Capacité Tout-Terrain » vient brider les résultats sur terrain difficile…nous verrons que la réalité est très sensiblement différente et qu’on aurait tort de se fier à cette approche qui avait pourtant le mérite d’être logique. La vérité est à la fois plus simple et plus complexe et surtout…est Ailleurs.
Pied au Plancher !
Initialement, mon intention était de comparer les performances à la fois selon le type de revêtement et selon l’allure (Prudent, Mouvement, Traquer, Soutenu, Rapide). Les premiers résultats obtenus aux allures faibles (Prudent, Mouvement) m’ont permis de singulièrement réduire le champ d’investigation utile, c’est à dire de me contenter de ce qui avait du sens, ce qui faisait « contraste » entre les véhicules.
En effet, à l’allure « Prudente » et « Mouvement », tous les véhicules avancent peu ou prou à la même vitesse. Les vitesses qui correspondent à ces allures sont donc prédéfinies, et ne dépendent pas de ce dont sont réellement capables les véhicules lorsqu’ils sont poussés dans leurs retranchements. en « Mouvement » sur route, une Kübelwagen et un Tigre II iront donc à la même vitesse alors que bien évidemment, la première est largement en capacité de larguer le second dans un panache de poussière par un simple coup d’accélérateur.
La logique des allures « Prudent », « Mouvement » et « Traquer » est celle d’une vitesse commune, partagée.
Seules les Allures « Soutenu » et « Rapide » révèlent donc véritablement les différences. Ceux qui sont à la peine marqueront le pas, tandis que ceux qui en « ont sous le capot », s’échapperont, creusant l’écart avec les premiers.
Toutefois, il apparaît également que « Soutenu » se révèle assez dispensable dès lors qu’on observe les performance à vitesse « Rapide ». En effet, « Soutenu » ne fait que préfigurer les écarts de l’allure supérieure mais les « écrase », les rend moins sensibles, saillants. Puisque notre objectif est de comparer les véhicules, ce sont justement ces écarts qui nous intéressent, qui ont du sens.
Vous l’avez saisi: l’ensemble des résultats qui figurent dans les tableaux de cette page correspondent à l’allure « rapide » de chaque véhicule.
Protocole de test
- Tous les tests ont été réalisés en mettant les 10 véhicules en concurrence « départ arrêté » en ligne droite, sur une piste assez longue (1200 mètres) pour couvrir les meilleures performances (au delà de 1km/minute)
- Chaque type de terrain (goudron, herbe, sable…) couvre lors de chaque test (pour une surface donnée) la totalité de la carte. Ainsi, il n’existe aucune possibilité d’interférence avec un autre type de terrain (aucun véhicule sur l’asphalte ne peut « mordre » sur le bas-côté et ralentir par exemple)
- Chaque véhicule s’élance suffisamment écarté de son voisin pour écarter tout risque d’embouteillage. (voir illustration)
- Le nombre de cases que vous trouverez dans le premier tableau est le nombre de cases pleinement franchies en 60 secondes. En d’autres termes, le chiffre est par principe arrondi à l’inférieur (50 cases + un bout d’une case font « 50 »). Rappel – 1 case = 8 mètres.
- Le test a été refait dès lors qu’un véhicule s’est embourbé/immobilisé, même quelques secondes. Ce facteur est donc écarté des tests. L’occasion de refaire une poignée de tests nous a par ailleurs confirmé (pour les véhicules n’ayant eu aucun souci) que les résultats (en nombre de cases) sont identiques à chaque test. Il n’existe donc à priori aucun aléas hormis la probabilité (faible) d’immobilisation.
En exemple, un aperçu 3D des résultats sur terrain « sable »:
Les Véhicules testés
Vous trouverez ci-dessous les vignettes qui désignent les 10 véhicules allemands testés, avec leurs caractéristiques routières. Le panel peut évidemment donner lieu à discussion et critiques, d’autant plus qu’au regard des résultats -c’est à dire à postériori- quelques autres choix se seraient probablement révélés plus pertinents (en particulier, au moins un second véhicule semi-chenillé). Ceci étant dit, nous avons voulu un ensemble d’engins courants/emblématiques/variés, sans trop de regard pour les différentes versions d’un même véhicule (Pz IV, StuG en particulier).
Les résultats
En nombre de cases franchies:
Rappel: 1 case = 8 mètres
En Km /h:
Note – La légende couleur est indiquée pour le premier tableau. Les couleurs du second tableau n’ont pas la même signification. Elles ne font que souligner la « vitesse » à laquelle un véhicule plonge en performance à mesure que le terrain se fait plus difficile (pour l’essentiel, une différence de teinte par tranche de 5 km/h). On observera, par exemple, la relative constance d’un Luch et, à l’opposé, la véritable chute libre de l’Opel Blitz.
Eléments d’analyse
Au regard des caractéristiques routières (vitesse, puissance, Capacité TT), les résultats soulèvent beaucoup de perplexité. Le Puma et l’Opel Blitz ont par exemple rigoureusement les mêmes caractéristiques…pour des performances extrêmement différentes. La vignette du Luch affiche des niveaux plus médiocres que ceux de la Kubelwagen…et s’en tire pourtant bien mieux dans la plupart des conditions !
De façon générale, il faut grandement se méfier des caractéristiques indiquées !
Il est immédiatement perceptible que le fossé entre les véhicules tient bien moins à ces caractéristiques chiffrées qu’à la façon dont ils sont « chaussés ». On fera très facilement le distinguo entre véhicules à roues, à chenilles et semi-chenillés.
Sur terrain routier, les véhicules à roues excellent et seuls les blindés chenillés les plus légers (tel le Luch) parviennent à ne pas rougir de leurs performances.
Dès lors que le terrain se fait plus malaisé, on pourra assez clairement distinguer une « scission » d’une autre nature -la conception originellement tout-terrain (ou non) du véhicule à roues. L’Opel Blitz est de ce côté le plus mal lotis tandis que La Kubel résiste quelque peu encore aux rugosités…et que le Puma, haut perché sur ses huits roues, sauve la face jusque dans les conditions les plus difficiles.
Côté chenillés, c’est manifestement le rapport poids/puissance qui fait la performance. Les plus lourds ne sont pas toujours les plus handicapés pourvus qu’ils soient mieux motorisés (Le Panther tenant par exemple la dragée haute au Pz IV, pourtant moitié moins lourd). Evidemment, sans surprise, ce sont les véhicules à chenilles qui se tiennent le mieux à mesure que le terrain empire.
Dernier cas « exception », le seul semi-chenillé de la liste, le SPW 251/1. Il me semble qu’on peut affirmer qu’il réunit (malheureusement pour lui) le « pire des deux mondes ». Incapable de se hisser à la hauteur des bolides sur route par la faute de ses chenilles, il est à la peine en terrain difficile à cause de ses roues.
Il est probablement possible de tirer de ces résultats d’autres leçons plus subtiles. Je vous réserve le soin de les énoncer.
Cette page sera prochainement complétée (c’est à dire pour pas plus de Grisbi) par les performances de 10 véhicules Soviétiques avant de passer au tour des Américains, des Britanniques et enfin des géniteurs de la Fiat Punto (Vignettes et tableaux à chaque fois). Nous compléterons/rectifions les éléments d’analyse selon que ces prochains véhicules confirment/infirment/précisent nos premières remarques.
Etude très interessante ..
ça demande d’y revenir pour analyser ça finement.
Merci Carlos
Je suis surpris par ces résultats car je pensais par exemple que le Panther avec ses larges chenilles et son rapport poids/puissance du moteur serait bien mieux « placé » sur terrain « meuble » (terre etc…) que le Tigre sous-motorisé ou le Pz IV et ses petites chenilles !
C’est le cas, mais d’assez peu effectivement. Ceci dit, le Panther et ses 45 tonnes est tout de même le chenillé moyen/lourd le plus rapide sur toutes surfaces. Je n’ai pas encore produit le tableau américain, mais il devance les M4 Sherman qui font pourtant 15 tonnes de moins.
Au dela de la vitesse, concernant les mastodontes russes,
c’est également la capacité d’emport des obus qui est ridicule,
Je viens d’entamer une partie, en prenant un IS2 et un ISU152 (en me frottant les mains, voyant déja l’ennemi fuir devant la violence des explosions)
Alors oui ça pête fort, côté déplacement, rien de traumatisant…
Pour les manoeuvres ça galère un peu- sans que ce soit dramatique
Du coup j’ai ressorti ton tableau de déplacement afin d’optimiser le mouvement des chars
Mais avec 1 à 2 tir/ minute, en 10 minutes on est complétement à sec…
oncernant les GazMM – tu dis que même sur des routes, les soldats courent + vite ??
Car tu indique 33km/H, Usain bolt courant à 36km/h …
Toujours instructif en tout cas …
J’ai dit : « à l’exception du test sur surface goudronnée (qui place tout de même le Gaz MM derrière les chars !), le camion ne parvient pas à dominer un soldat qui court » 😀
Après, j’ai exagéré, mais pas de beaucoup.
Ta réflexion est une bonne occasion de vous livrer un BONUS important, puisqu’il s’agit des performances en course de l’Homo Sapiens Sapiens.
Le code couleur peut sembler surprenant (étant donné que les meilleures perf sont en rouge) mais l’idée est d’illustrer justement l’écart avec un Gaz MM
Case rouge: la vitesse du camion est plus du double de celle du coureur
Orange : entre 20 et 50 % d’écart seulement en faveur du camion
Jaune : moins de 20% en faveur du camion (autant dire qu’ils sont « pied dans roue »)
Les deux nuances de vert représentent les surfaces où le coureur à pied va plus vite que le camion !
Ces tests sur soldats à pied sont assez intéressants parce qu’ils révèlent que de nombreuses surfaces assez difficiles pour les véhicules (sable, cailloux, herbe) le sont beaucoup moins pour des coureurs, qui perdent très peu de vitesse sinon aucune.
A l’inverse, le terrain « récolte » se révèle difficile (plus que « boue » et presque autant que « forêt »). C’est probablement une façon subtile de rendre compte de la difficulté à se déplacer entre les sillons, où il est facile de se niquer une cheville. En forêt par contre, un homme à pied égale voire dépasse bien des chenillés et la totalité des véhicules à roues. L’Homo Sapiens Sapiens est pour sa régularité probablement le meilleur « tout terrain » de l’échantillon.
Un petit test intéressant qui me donne envie de compléter ce tableau avec les autres allures.
NOTE: Pour l’homme à pied, les résultats sont à priori valables pour les combattants de toutes les nations (‘fin, tant qu’on aura pas d’OB Kenyan ou Jamaïcain quoi :D).
Il faut relever un certain nombre de nuances:
* Il y a de légères différences de perf en fonction de la taille du groupe (à cause des collisions principalement, qui retardent les gros groupes)
* Des différences également selon l’équipement transporté (les porteurs de mitrailleuse ou Bazooka sont plus fréquemment à la traîne par exemple)
Ces deux facteurs ont cependant une influence très légère (genre 1 case de différence…TRES rarement deux)
* Enfin, la fatigue en course est telle qu’aucun groupe testé (groupe de 4 hommes, reposés au départ, forme +0) ne conserve l’allure « course » durant la totalité de la minute. J’ai indiqué sur le tableau à partir de combien de secondes l’allure passait à « soutenu » (légèrement moins rapide). Un test avec des hommes « forme +2 » devrait être plus juste pour évaluer la vitesse réelle à l’allure course; ils devraient j’imagine conserver le rythme pendant 60 secondes.
Merci pour ce comparatif Carlos.
A ta connaissance, en existe t’il un similaire pour CMSF?
Bienvenue à bord LoupVert 🙂
Non, à ma connaissance, il n’existe pas de travaux similaires (y compris sur CMSF). Après, si tu as le jeu et désire obtenir ce genre d’information/comparatif, note que ce sont des tests extrêmement simple à réaliser. Avec ma formule de présentation des résultats, c’est au bout du compte l’attribution les code-couleurs qui m’a probablement pris le plus de temps.
Mon dieu, ce blog est vraiment rempli dé pépites!
En voyant la police du tableau, ça me fait penser qu’il existe un module pour WordPress qui permet d’afficher des polices spéciales… sans que le visiteur ait besoin de la télécharger.
-> Use Any Font
Par exemple : http://superdupontzeserveur.fr/ffheron/cntxt/
Absolument gadget bien sûr, c’est juste pour info.