Le mur haut est un des éléments de décor les plus complexes, et parfois très surprenant.
Il partage avec la haie de bocage la caractéristique d’être par principe infranchissable et de bloquer toutes les lignes de vue…
Mais cette fois, se positionner tout contre le mur n’y changera rien:
Sur un terrain plane, l’infanterie derrière un mur continu est aveugle, de même que tous les véhicules. Cette caractéristique est bien sûr réciproque : l’ennemi de vous y verra pas, tout juste devinera t’il votre présence au bruit d’un éventuel moteur.
Plus qu’un ouvrage à valeur défensive, le mur se révèle davantage un élément d’interdiction, qui ne permet généralement pas le combat entre adversaires de part et d’autre.
De manière synthétique, on relèvera:
* Son excellente capacité à dissimuler les unités.
* Sa très bonne protection contre armes de tous les calibres en tir direct.
* Une légère protection contre l’artillerie et les tirs de mortier, pour les mêmes raisons que le bocage : certains projectiles exploseront sur le faîte du mur plutôt qu’au sol.
Franchissement:
Nous l’avons dit, un mur continu est infranchissable à toutes les unités. Il ne peut pas être renversé à la manière d’un simple muret par la charge d’un blindé. Il peut par contre être détruit tronçon par tronçon à l’arme lourde (nous en reparlerons)
Les trouées:
A la façon du bocage, une longueur de mur comporte parfois une étroite trouée (d’une largeur inférieure à la case). Nous reparlerons des étonnantes propriétés de cette sorte d’ouverture au chapitre des lignes de vue.
Pour l’heure, nous constaterons que cette sorte d’ouverture ne laisse passer que l’infanterie.
L’infanterie se glisse mais un véhicule aussi modeste qu’une jeep refuse d’essayer. En l’occurrence, la Jeep demeure immobile puisqu’il n’existe aucune autre ouverture aménagée.
On s’en doutera, Half-track, char léger, moyen et lourds refuseront de même cet étroit passage.
Se tailler un passage « à la dure »
Pour qu’un véhicule puisse franchir une section, aucune autre solution que de l’abattre.
Comme pour le bocage, des explosifs en sont capables (voir cet article et le tuto sur « faire sauter un mur pour les nuls« )
Nous avons mis en concurrence (de gauche à droite) un SPW armé d’un 20 mm, un Puma (50 mm) et un Sd.kfz armé d’une simple mitrailleuse.
De façon étonnante, c’est le SPW tirant par rafales de 20 mm qui parvient le premier à détruire un tronçon, et rapidement les deux tronçons adjacents. C’est sûrement à vérifier à l’aide de tests plus approfondis, mais la fréquence des tirs parait primer sur le calibre.
Seul le 76 mm du Panther est plus rapide à faire tomber trois tronçons. De manière générale, comptez 4 tirs au but d’un calibre de char moyen (75 mm) pour faire un trou. Une fois le premier tronçon détruit, les tronçons adjacents suivent de peu, puisque la zone de tir s’étend sur trois tronçons (1 case)
Edit/erratum: Gex64, un lecteur averti d’Appui-feu, m’a alerté d’une erreur concernant le calibre attribué dans le texte au Panther. Ce dernier est doté d’un canon de 75mm à haute vélocité et non d’un 76mm comme indiqué. Il apporte en outre les compléments suivants : « Le meilleur des canons de 75 mm du IIIème Reich et le seul à faire jeu égal avec un canon de 88 mm (le 88mm Kwk 36 du Tigre). Il devait ses qualités exceptionnelles à son très long tube, de 70 calibres (plus de cinq mètres) et à la vitesse initiale qu’il donnait aux obus. Sous sa forme KwK, seuls les Panther l’utilisèrent. Plusieurs chasseurs de char reçurent le 75mm StuK 42, un modèle similaire prévu pour les véhicules sans tourelle. »
La mitrailleuse du Sd.kfz que je n’ai mis en concurrence qu’à titre de témoin, échouera toujours à détruire le mur, peu importe le temps qu’elle y met.
Combien de tronçons pour passer ?
Les véhicules refusent l’ordre à travers un seul tronçon et s’engouffre là où trois sont tombés.
Un seul tronçon suffit à l’infanterie mais au moins deux sont nécessaires pour laisser passer les véhicules légers (Jeep, Half-track, char léger) comme les chars moyens (test non effectué avec un lourd).
Lignes de vue
A travers les tronçons détruits, les ouvertures étroites et les discontinuités du mur, les lignes de vue se comportent pour les véhicules selon la logique: Un angle de tir accru à mesure que l’ouverture est large.
Les étroites trouées aménagées permettent aussi le tir aux véhicules.
La zone de tir est bien sûr très restreinte et, la plupart du temps, les lignes grises désignent les zones qui peuvent aussi être touchées par une seule arme ou, moyennant une réorientation légère du véhicule, par au moins une des armes (canon ou mitrailleuse de caisse).
Au delà, ce sont d’irrécouvrables angles morts.
Le cas du mortier
Les obus de mortier suivant une trajectoire en cloche, ils peuvent tirer, y compris positionnés immédiatement contre le mur. Toutefois, n’avant pas de ligne de vue personnelle sur une section de mur continue, cela ne fonctionne que si le tir est commandé par un QG à portée, qui possède lui une ligne de vue
Exemple :
Si le tir est imprécis, ce n’est dû qu’au fait que pour le test, je n’ai commandé aucun tir de repérage préliminaire.
Vous l’avez deviné, un mur peut être un lieu fort judicieux pour y planquer ses équipes de mortier. Mais maintenant que votre adversaire sait sûrement que vous avez lu ce conseil, il choisira à présent tous les enclos pour y faire tomber son artillerie.
A l’inverse, un obusier d’infanterie, dont les tirs sont beaucoup plus tendu, ne peut pas tirer lorsqu’il est immédiatement contre le mur, y compris si le tir est commandé par un QG qui a une vue dégagé.
J’ai observé que lorsqu’un groupe de combat d’infanterie est posté sur une case où se trouve une ouverture (si le GdC occupe plusieurs cases, une seule suffit) il peut:
* Tirer avec un ou plusieurs hommes à l’arme de poing selon l’angle de l’ouverture (idem que les véhicules), soit rien que de très normal.
* Il a un angle mort à longue distance pour toutes cibles qui ne sont pas au moins en visuel d’un des homme.
* MAIS : Il a une ligne grise à moins de 30 mètres DANS TOUTES LES DIRECTIONS, y compris celles qui sont parfaitement hors vue de tous. IL PEUT AINSI GRENADER DES ENNEMIS HORS LIGNE DE VUE. Cette possibilité est d’ailleurs commune à tous les obstacles bloquants les lignes de vue, sur une cible ou une zone à moins de 30 mètres.
Suivez cette série de tests probants :
Malgré les génuflexions de tous les soldats, j’ai entouré les hommes effectivement actifs (ceux qui tirent au Garand ou à la grenade)
En réalité, la possibilité de tirer par dessus le mur à la grenade (moins de 30 mètres) est fonction de la position du porteur de grenade par rapport au mur.
Tout contre le mur, le lanceur ne peut lancer le projectile selon une courbe admissible. Elle serait projetée quasi à la verticale. L’action est donc impossible…tandis qu’à quelque distance (1 case), la grenade peut être lancée selon une trajectoire en cloche et retomber de l’autre côté.
Ainsi, pour cette action, il n’est pas nécessaire d’être près d’une ouverture. Il est juste nécessaire d’avoir un grenadier un peu éloigné du mur.
Protection
La protection du mur est-elle vraiment efficace? Oui, mais pas totale.
Pour avoir effectué deux tests en « friendly fire » à bout portant avec des obus de 75 mm explosifs, on constate que les dommages sont minimes pour les combattants planqués derrière le mur. Parmi ces dommages, c’est une très forte proportion de blessés légers, surement choqués par le souffle. Dans de rares cas des blessés graves.
Evidemment, dès que le mur tombe : les carottes sont cuites !