Fleur de l’âge

Prisonniers de la 12ème SS Hitlerjugend en Normandie« Sur la ligne de front, le martèlement des tirs d’artillerie n’avait pas connu d’interruption depuis l’aube. Nous l’écoutions avec un mélange d’excitation et d’appréhension. Entre chaque averse, nous regardions le reflet des déflagrations contre la voûte des nuages bas : L’horizon tremblait et un millier de sinistres éclairs zébrait le ciel nocturne. Durant un long moment nous avons observé en silence. Et puis, quelqu’un dit tout haut ce que nous pensions tous à ce moment: « Nous allons devoir aller au milieu de ça ! ». Nos souffles se firent plus rapides, nos cœurs battirent un peu plus fort. Ces gamins de 18 ans de la Hitlerjugend Division, forts d’une confiance inébranlable en leur jeunesse bouillonnante, vendaient chèrement leurs vies ».

(extrait du briefing de « Flowers of the Forest » en français)

La plupart des soldats de la Hitlerjugend (12ème Division SS) étaient nés en 1926. J’ai lu que moins de 3% avaient en 1944 plus de 25 ans. Pour la majorité des gamins de 17 ou 18 ans. Quelle pitié!

Je désamorce d’entrée ce qui pourrait passer pour de la commisération à l’adresse d’une jeunesse éduquée au pas de l’oie. Je n’ai aucune sympathie pour cette forme d’embrigadement. Le mouvement Scout m’est déjà suspect, et c’est en me raclant ostensiblement les glaires que je décline systématiquement leurs offres d’assistance annuelles pour mes paquets cadeaux.

Ceci dit, ce n’était donc que des enfants qu’on envoyait à la mort, et qui étaient du reste bardés pour la donner.

Et puis, finalement, quoi? L’existence d’un adolescent est-elle nécessairement plus chère que celle d’un adulte, alors que le second à l’avantage de respectabilité sur le premier qu’il n’exhibe pas insolemment  les coudes sur la table? A bien y réfléchir, je ne vois pas pourquoi on devrait me chiper la place assise que j’ai dûment acquise sur la lente barge du Styx quelques 20 ans avant ces petits cons. Il n’est pas de raison que sous prétexte que mon trajet restant soit réputé plus court, je me prive des joies de l’arthrose, de la promiscuité d’une infirmière écoeurée par l’errance de mes mains parkinsoniennes et mes épanchements farceurs. Il me reste encore à l’avenir plus d’un tour dans la prostate.

Et puis, lorsqu’on connait la propension des jeunes imbibés à s’encastrer dans les platanes ou se taillader joyeusement les veines avant leur 20ème année, je ne suis pas sûr que miser sur eux plutôt que moi soit d’un si bon rapport.

Bref, je revendique qu’on s’émeuve au moins autant à l’idée que mes intestins puissent être grêlés par du 7.62 mm qu’à la perspective de mettre du gros sel dans la caboche d’un gosse.

Ils ont de bonnes cannes: qu’ils aillent donc les agiter en première ligne! Place aux jeunes!

Dernier ajout:

*La traduction française du briefing « géant » de « Flowers of the Forest » de Jon Martina. 

 

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