Dans l’île de Sicile…
Pervers pépère et sa rouquine junkie, en proies à de méchantes hallucinations
Depuis que mon fils est né, je ne cesse de lui conter des histoires. Non pas que je manque d’imagination, mais j’apprécie le confort des livres de contes que je tiens ouvert sur mes genoux. Sans jamais me départir du ton doux et emphatique propres au genre du conte, je m’amusais toutefois beaucoup à détourner les mots et le sens des images pour livrer avec un sourire bienveillant des histoires toutes différentes de celles qui étaient sous mes yeux.
Mon fils ne maîtrisait alors que quatre syllabes et une imitation assez saisissante de Cheetah, je me figurais que quelques règlements de comptes mafieux, scènes de prostitutions et stratagèmes lubriques pourraient faire agréablement varier le récit initial, pour sa satisfaction comme pour la mienne.
Il réagissant souvent en riant et pointait du doigt sur le livre une femme que je venais de décrire comme bien peu farouche, ou un petit cochon dont je venais de narrer la transformation en petit salé. Il n’y comprenait rien et je pouvais continuer sans scrupule pour la morale à ricaner en sourdine.
Mais maintenant que mon fils atteint presque les deux ans, je suis saisi de le voir changer. Ses yeux qui autrefois ne paraissaient s’illuminer qu’à la vue d’une tétine, se teintent maintenant d’une malice diabolique, où brûle une intelligence sournoise. Je lis dans les reflets de son Iris et dans ses sourires en coin qu’il me trouve relativement amusant…pour l’instant. Je décrypte une question qui lui revient sans cesse lorsqu’il me décoche un bref regard: « C’est vraiment cher l’hospice ? ».
Je le comprends. Il me comprend aussi.
Je n’ai pas pour autant cessé de lui lire des histoires, mais à présent, m’en tient scrupuleusement au texte, avec un très grand professionnalisme. Et chaque soir, le récit terminé, note avec autant de rigueur le temps passé à la lecture. J’additionne en fin de semaine et multiplie le tout avec le tarif horaire qu’on pratique chez les écrivains publics.
Ça va moins rigoler le jour où il me demandera de payer son permis…
Retenons qu’une histoire, c’est bien souvent un récit qui se veut plausible au regard d’autres indices que la voix ou le texte. l’histoire se doit d’être concordante avec ce que l’on voit, ce que l’on entend, où ce que l’on sait déjà d’une chose. En somme, une histoire n’a pas besoin d’être véridique, juste plausible. C’est le cas du premier récit de partie que je vous propose: Partiel, partial, mais conforme aux images.
L’armée italienne s’élance à l’assaut des défenses américaines….Avanti!
Le déploiement et les 5 premiers tours de la partie