Vous n’avez pas moins de quatre bonnes raisons de dévorer ce billet, comme vous goberiez un moucheron par grand vent: avec un sourire radieux.
D’abord parce dans « La Diagonale du Fou », on y cause évidemment de diagonale, laquelle initia en son temps une véritable petite révolution dans le Monde de la Géométrie. Car si depuis Cosinusix le Lutécien au premier siècle de notre ère jusqu’à Jean-Michel Rapporteur dit « Le Germanophile » durant les années 1940, personne n’ignorait qu’une droite relie deux points, il fallait bien reconnaître que ça marchait surtout lorsque les deux points étaient bien en face de l’autre, bien alignés. Lorsqu’ils étaient de travers, la droite avait tendance à prendre la tangente et foutre le camp. L’invention de la diagonale pourvut ainsi au désir millénaire de relier deux points dont l’un était clairement sur le côté. La diagonale devenait ainsi une sorte de droite spécialisée dans les raccords de guingois. Ça n’était finalement pas tant qu’obliqué.
En second lieu parce que « La Diagonale du Fou » est illustré par Gérard Matthieu, qui a entre autres coups de crayons commis l’ensemble des illustrations de « Tempête sur l’Échiquier », jeu de société iconoclaste que nous avons précédemment évoqué/invoqué dans l’introduction de notre campagne « The Twilight Zone » pour Black Sea. Dans les deux cas, pour les Échecs comme pour Combat Mission, il y a le désir irrépressible de faire surgir le chaos, le Grand Portnawak, au cœur d’œuvres ludiques aux rouages trop bien ajustés, trop ordonnés.
Ensuite, parce que « Tempête sur l’Échiquier » est le bébé de Bruno Faidutti (associé à Pierre Cléquin), créateur prolifique avec lequel nous avons joué une fois à La Vallée des Mammouths, création (également illustrée par Gérard Matthieu) qu’il présentait au début des années 90 Porte de Versailles, où se tenait le Salon du Jeu de Réflexion. Adolescent, j’allais alors y voir en vrai des Déités et Demi-Dieux du milieu tels Gary Gygax ou Croc (qui n’était pas encore Monsieur Asmodée) trônant sur des chaises pliables derrière des planches dressées sur des tréteaux. Le Sieur Faidutti demeure toujours actif (voir son blog) et ne dédaigne pas évoquer ses pêchers de jeunesse sur la toujours excellente Webchaîne Trictrac.tv (ici pour se flageller à propos du vénérable jeu « Baston », ou là à propos de Tempête sur l’échiquier)
Enfin et surtout parce qu’avec le bug discret mais d’importance qui frappe les lignes de barbelés de Combat Mission; où la diagonale l’emporte, nous avons à nouveau débusqué un souci qui nous vaudra dans un patch ou un autre une ligne de changelog tacitement dédicacée. Quelle fierté ! La fois précédente, il s’agissait du problème de « persistance du réglage des mortiers » présenté sur CM.fr dans l’article « feinter avec un mortier », remonté à BF et réglé dans le patch 2.11 pour CMBN/CMFI.
En attendant, prenez garde à votre façon d’aborder les barbelés avec vos véhicules ! De préférence: en Diagonale !