Les commandements de la politesse exigent souvent qu’on drape sa vanité bouillonnante d’une fausse modestie affectée. Qu’on sache s’effacer devant les petits, les malingres, les crétins, tout en arborant à leur adresse un regard d’infinie mansuétude.
Il existe néanmoins une poignée d’exceptions qui ordonnent, à l’inverse, qu’on « prenne les devants ».
La première est une exception à la prescription de préséance envers la gente féminine. Le détail s’en trouve dans le chapitre qui suit immédiatement les péripéties tumultueuses entre le bac à glaçons et le Chateauneuf du Pape, à l’intérieur du fameux livre de Nadine de Rotschild qui fait office de Bible pour les gens mal nés mais capables d’accéder au pinacle par la force de la cuisse. A l’usage des « Fesses-made-(Wo)men » comme on dit en anglais.
Dans cette catégorie, à nouveau deux cas commandent qu’on ne s’efface pas devant une Dame, en entorse à l’adage populaire. Le premier est l’entrée en un lieu public comme, par exemple, un champ de mines battu par l’artillerie ennemie.
L’homme est effectivement, on le sait, le plus prompt à se jeter dans les tranchées et la gadoue au moindre sifflement de balle alors que la femme, dans la même situation, fait généralement la choriste en entonnant le « Pont de la rivière Kwaï »
En digression; ce qu’on connait moins, c’est que cette exquise coutume de la « préséance féminine » fut inventée puis popularisée par un simple jeune homme, un peu fumiste, qui aimait demeurer près du poêle quand les doctes prêcheurs professaient.
Ce jeune homme avait, une nuit sans lune et venteuse, eut la merveilleuse idée de faire découvrir à sa juvénile fiancée d’alors les étrangetés géologiques de la commune d’Etretat.
Il immortalisa ce soir là, très spontanément et sans presque y penser, le fameux « Après vous ma chère ! ».
Il est aujourd’hui pitié de songer que ce n’est pas pour ce geste admirable et ces si nobles paroles que ce jeune homme, Henri Désiré Landru, grava son nom sur le grand chêne de la postérité.
L’autre cas où la préséance féminine ne s’applique pas se réfère à la montée des escaliers (et leur descente), mais je tairai le détail de celui là, on m’accuserait de vous entretenir à nouveau de fesses.
Enfin, la seconde exception remarquable est lorsque le risque qu’un travail digne d’intérêt reste méconnu par la faute d’un silence coupable. Soit que le maître est timide, discret, ou tout simplement produit au delà de nos frontières. On se doit alors de donner de la voix pour l’amplifier, pour le relayer. C’est alors prendre les devants pour tirer l’autre depuis l’ombre jusqu’à la lumière.
C’est ce qu’on doit au distingué (Outre-Atlantique) Armchair Général, et son excellente série de vidéos (en anglais malheureusement) de conseils tactiques applicables à Combat Mission. Une série experte, inestimable, dont la cinquième et dernière partie intitulée « Conducting a defense », est parue hier.
Les quatre autres parties ( 1 Fire superiority – 2 Attacking a fortified position – 3 Key principles of the attack – 4 Preparing a fixed defense) peuvent être visionnées à partir de cette page.