(Borgo Cascino Mon Amour)
(vue actuelle de Borgo Cascino)
Nouvel AAR sous la forme de saga avec Combat Mission: Fortress Italy ! et le scénario « Battle for Borgo Cascino ». (Cf. billet sur le blog)
Nous sommes cette fois le 20 juillet 1943 en plein coeur de la Sicile. Il s’agit pour mes soldats U.S de sécuriser les abords de la route d’Enna en préalable à une action ultérieure contre cette ville.
Il est midi sous un soleil harassant et Borgo Cascino, perché sur une élévation en bordure de cette route, abrite des défenseurs allemands peu enclins à nous laisser accomplir la chose comme une simple formalité.
Le bourg est donc au sommet d’une colline à faible pente, cerné d’un réseau de vignes et de murets clôturant les parcelles. Il y a d’ailleurs sur cette carte en réalité deux mamelons côte à côte, le second ayant à son sommet un petit ensemble d’habitations que j’ai nommé « L’annexe » et, chose tactiquement importante, se situe à la même élévation que Borgo Cascino.
On peut donc aisément faire acte d’observation et ouvrir le feu d’une colline contre l’autre.
La route d’Enna serpente entre ces deux collines jumelles, le long d’une zone faiblement boisée.
Autre vue à la verticale de cette zone, orientée nord (haut). Mes forces arrivent par le sud, et démarrent à une distance relativement importante, entre 600 et 800 mètres de Borgo Cascino (elle sont donc invisibles de cette image, étant encore plus au sud)
Voilà donc justement mes forces, dont l’effectif est proche d’une compagnie d’infanterie. Chaque groupe de combat est toutefois légèrement réduit par une attrition antérieure à l’engagement. Nous sommes réduits, me signale le briefing, à environ 70 % d’une compagnie complète.
Ce sont donc trois sections d’infanterie, une section de mortier de 60 mm (avec des munitions chiches) et une section comprenant deux mitrailleuses. Je possède également trois Jeeps d’accompagnement à l’intérêt limité au combat et surtout, le soutien de l’artillerie hors carte sous la forme de deux mortiers de 81 mm (200 obus).
Faber, Strosnider et Ramsey sont les lieutenants de chacune des sections d’infanterie auxquelles j’adjoins, pour chaque, un mortier de 60 mm et, pour les sections Strosnider et Ramsey, d’une équipe mitrailleuse.
En face ? Et bien fort peu de choses. Tout au plus une grosse section allemande, une poignée de snipers et -seul véritable atout de l’O.B ennemi-, un obusier anti-infanterie qu’il va s’agir pour l’adversaire de positionner et d’utiliser avec discernement.
Je suis donc grosso-modo à la tête d’un effectif trois fois supérieur.
Soyons clair, il n’est même pas question pour l’allemand de songer à me repousser, tout juste peut il entreprendre de me faire payer très cher ma conquête.
Les conditions de victoire correspondent donc à cet état de fait en m’attribuant « généreusement » 50 points pour la prise de chacun des trois objectifs (ce qui fait 150 pts); 150 points est aussi le nombre de points qui sont donnés à l’allemand pour m’infliger seulement 30 % de pertes.
En somme, il est déjà écrit que je doive plier l’allemand en deux…mais il me faut le faire à faible coût.
On le voit déjà avec les tous premiers ordres de la section Faber: mon autre ennemi est la distance.
Sur presque toute la longueur du front, il me faut franchir près de 500 mètres à découvert avant d’atteindre les collines.
Mon adversaire ne saurait donc ignorer mes intentions très longtemps avant que je puisse les mettre à exécution et peut m’engager à la distance qui lui plaît le mieux.
En outre, la météo estivale de ce bout méditerranéen est harassante. Je vais progresser sous un soleil de plomb et chaque allure supérieure à une marche lente va se révéler extrêmement et rapidement épuisante.
Mon plan est dans ma tête à peu près le suivant:
* L’action prioritaire est l’investissement de l’annexe, affectée à la section Faber. C’est un des objectifs (qui ne rapporte rien) les plus lointains mais passés les 200-300 premiers mètres, les dénivelés me permettront d’avancer à couvert de défenseurs postés sur Borgo Cascino même (je suis rendu invisible par les courbes du mamelon).
Un fois emparé de l’annexe, je puis l’utiliser comme un poste d’observation et une base-feu très intéressante pour l’investissement ultérieur de Borgo Cascino.
C’est aussi pour cette raison que j’attribue au sommet de l’Annexe le TRP que m’octroie le scénario.
* La section Strosnider a pour premier objectif la route d’Enna elle-même, et particulièrement la zone boisée entre les deux collines. Elle n’avancera toutefois que lorsque Faber sera lui même en place, et ne servira donc dans un premier temps qu’à couvrir Faber dans sa progression.
* La section Ramsey est elle directement opposée à Borgo Cascino. Si son objectif est de s’approcher du bourg, l’assaut lui-même ne sera déclenché, nous l’avons dit, que lorsque le soutien de Faber sera acquis depuis l’Annexe.
Je néglige (avec le recul à tort) la moitié gauche de la carte que je juge à la fois trop éloignée des objectifs et très à découvert. Si c’était à refaire, un ou deux groupes par là ne mangeaient pas de pain, et aurait pu se révéler d’un bon rapport tactique.
Les sections Strosnider et Ramsey bénéficient sur les zones de déploiement d’un « dernier muret avant la plaine » que j’utilise pour démarrer à couvert.
J’ai 1 H 10 devant moi, c’est à dire un temps relativement considérable. Puisque l’action de Faber est un préalable à plusieurs manœuvre, je temporise largement.
J’espère surtout que les premières minutes à stationner au même endroit vont m’apporter des informations sur les positions adverses. On verra que j’en serai sur ce point longtemps pour mes frais.
La section Ramsey est plein sud de Borgo Cascino, la plus à gauche de ma compagnie et la plus proche du bourg.
Je souligne quand même que la distance qui me sépare de la plus proche maison de Borgo Cascino est à plus de 550 mètres (je vais appeler cette maison la « Maison Bourgeoise », point de repère important et évident poste d’observation pour mon adversaire).
Plutôt que d’engager à l’aveuglette mon artillerie dès le déploiement, je préfère la conserver pour la faire frapper peu avant mes manoeuvres effectives, et surtout lorsque au moins une partie des forces ennemies seront repérées (et là, la suite des évènements me démontrera que je fourre le doigt dans l’oeil)
Enfin, pour terminer cette introduction, un petit mot sur mon adversaire: Je suis confronté à Genbriec, rencontré sur Appui-feu et contre lequel c’est mon premier engagement.
Je ne connais pas d’entrée son niveau de jeu mais son utilisation assez sensée des couverts et surtout l’extraordinaire mobilité de son dispositif me suggéreront au fur et à mesure de l’engagement qu’il n’est manifestement pas de la dernière pluie.
Dernière remarque: la taille importante de la carte comparée aux effectifs va induire une certaine lenteur de l’action, parsemée de coups d’éclats ponctuels et espacés.
A présent, place à l’action !
Première minute
Une partie de la section Strosnider « glisse » le long du muret et progresse ainsi faiblement vers Borgo Cascino.
Je détache deux groupes de reconnaissance (deux fois deux hommes) pour s’engager dans la plaine en avant du gros de la section Faber.
C’est un procédé qui sera par la suite une règle relativement immuable pour tous les espaces à découvert: Un groupe de deux hommes précède à une ou deux minutes d’intervalle un groupe de combat ou une section qui, dans le meilleur des cas, peuvent couvrir de leurs feux.
Dans le pire, en cas de vilaine embuscade, deux pertes pèsent moins lourd qu’un groupe de dix hommes pris en enfilade.
Il est normal que vous trouviez que ça n’ait pas beaucoup évolué côté Faber en une minute: le chemin sera long et le soleil darde déjà fort des soldats qui suent à grosses gouttes.
Strosnider et Ramsey. Nouveau glissement pour le prochain tour. Je tâtonne et j’attends toujours l’apparition d’un icône ennemi en face qui pourrait m’insuffler la bonne « marche à suivre ». En vain.