"Les 269 Salopards" est le titre -librement choisi- du 7ème Récit de partie que vous trouverez ici sous ma plume et déjà du 14ème tous auteurs confondus.
Les 269 Salopards vous donneront à suivre, avec pas moins (si je me fie au nombre d'images capturées) de 850 images (SIC!), le premier tour du Championnat "Bagration" pour Combat Mission: Red Thunder, actuellement en cours sur Appui-Feu. Il s'agit d'une Bataille Rapide Attaque/Défense de taille moyenne sur une carte fournie dans le jeu mais remaniée (au niveau des objectifs géographiques) par Henniak pour les besoins du tournoi. Vous pouvez retrouver les règles et cartes de ce tournoi, consultables et téléchargeables sur le site Appui-Feu. Voici un premier aperçu du "Théâtre des combats":
Une belle carte urbaine plébiscitée par les participants, si bien que d'abord proposé pour le troisième tour du tournoi (pour deux joueurs seulement), elle glissera finalement en tête de gondole pour être jouée par tous lors du tour d'ouverture.
L'ensemble fleure bon le travail soigné et propose un environnement plausible, riche de détails qui font "vrais".
Situation
Je tiendrai sur cette carte (et pour cet AAR) le périlleux rôle du défenseur allemand confronté aux Hordes Rouges tenues par Voltigeur77. L'essentiel de l'axe d'approche ennemi est naturellement orienté Nord-Sud (du haut à gauche de l'image jusqu'en en bas à droite). Je puis disposer en tant que défenseur mes unités sur la plus grande part de l'agglomération, à l'exception des abords Nord, d'où ne tardera évidemment pas à débouler l'adversaire la faucille entre les dents.
6 objectifs géographiques sont répartis sur toute la surface de l'agglomération. Les deux premiers-les plus proches de la ligne de départ adverse- sont l'Eglise et la Gare, respectivement dotés de 25 et 50 points. Une "seconde ligne" en comporte trois (Ouest en Est: "Baraques", "Résidence" et "Entrepôts") plus sérieux, puisque 100 points (pour chaque) seront attribués à celui qui en obtiendra/conservera la maîtrise. Enfin, le dernier (Le "Sud") se révèle particulièrement crucial, puisqu'il représente à lui seul 40% des points de victoire dévolus aux objectifs géographiques (275 points). S'il ne me faut en garder qu'un, c'est évidemment celui là, qui devra faire l'objet d'une résistance farouche !
Afin de vous aider à vous familiariser avec cette carte et, par la suite, mieux comprendre le récit de la bataille, je vous ai concocté une vision aérienne "Grand Format" (qu'il est encore possible d'agrandir) par le biais d'un petit montage de captures d'écran. J'ai arbitrairement découpé la carte en zones baptisées par mes soins, dont les tracés forment des ensembles à peu près cohérents (pour l'essentiel, les délimitations suivent les pâtés de maisons).
En se plaçant du point de vue Soviétique, on aborde donc l'agglomération par un réseau d'habitations individuelles cernées de petits jardins privatifs pour parvenir ensuite (en allant vers le Sud) à une plus forte densité urbaine à compter de Wilhelmstrasse (qui est la rue qui représente ma limite de déploiement initial vers le Nord). Ensuite, la carte peut-être assez clairement divisée en deux parties. A l'Ouest de Friedrichstrasse, le parcours vers le Sud traverse une zone urbaine dense, voire très dense au niveau des "barres" Monica 1 à 3 et Gertrud 1 à 5. La colonne "Johanna" étant très légèrement plus ouverte pour -par exemple- y faire progresser des véhicules hors des axes de circulation.
La moitié Est (à droite de Friedrichstrasse) est de prime abord sensiblement plus ouverte. On trouve autour des Ateliers, de l'Eglise, de la Gare, des Pavillons et des Entrepôts des espaces où les lignes de vue peuvent porter à quelques centaines de mètres. La voie ferrée, logiquement juchée sur un remblai, vient toutefois assez largement troubler la recherche de lignes de vue transversales.
Ces environnements cloisonnés sont toutefois entaillés par de grands axes, la plupart du temps orientés Nord-Sud. En partant de l'Ouest, "le Weg" est une voie composée d'une successions de rues, ponctuées de Carrefours et de chicanes. Il s'agit toutefois pour l'ennemi d'un parcours qui semble assez naturel pour rallier l'objectif "Sud". Les "Kaiserstrasse" et "Friedrichstrasse" sont quant à eux de larges boulevard rectilignes, qui offrent exceptionnellement une vue à près de 500 mètres. Des axes de progression évidents qu'il me faut à tout prix couvrir de mon feu sur toute leur longueur. Enfin, la voie ferrée à l'Est, légèrement surélevée, propose un bon panorama à un char qui en suivrait les rails.
D'Est en Ouest, trois autres boulevards rectilignes barrent toute la largeur ou presque. La Wilhelmstrasse (qui est aussi ma frontière de déploiement) ainsi que deux axes (non nommés) qui passent immédiatement devant et derrière l'objectif Sud.
Vous aurez l'occasion d'apprécier en détails la physionomie des lieux à mesure du récit. Seule une observation-synthèse s'avère essentielle avant de passer au chapitre "Achat des troupes": nous avons affaire à un milieu urbain particulièrement dense (avec des distances d'engagements particulièrement courtes) , donc nettement favorable à l'infanterie russe bien pourvue de SMG (les Ppsh surtout) terriblement létales à bout portant. Les véhicules et armes lourdes, relégués en seconde importance pour le coup, n'ont guère d'autre espace pour s'exprimer que dans des axes faciles à identifier (les boulevards et, dans une moindre mesure, la partie Est de la carte).
Confronté à ce type d'unité (GdC Fusiliers russes / GdC Mitraillette russes) d'une efficacité terrible au Corps à Corps (moins de 150 mètres), mes achats devront s'avérer judicieux !
Achat des troupes
Traditionnellement, le joueur allemand s'oriente volontiers vers les formations de Grenadiers ou Panzergrenadiers pour constituer sa force d'infanterie. Il s'agit en effet dans l'un et l'autre cas de formations polyvalentes, aptes à relever de nombreux défis et d'offrir une sévère opposition dans la majorité des situations.
Ci-dessous, la composition typique des groupes de combat Grenadiers/Panzergrenadiers
Pourtant, je juge que dans la physionomie particulière cette bataille, les grenadiers ne constituent probablement pas le meilleur choix. Je ne suis précisément pas intéressé par leur caractère polyvalent (compromis entre puissance à courte, moyenne et longue distance, armes AC avec les Panzerfaust) compte tenu que les situations auxquelles je vais devoir me confronter. Ces dernières sont justement tenues par un unique dénominateur: le combat de bâtiments à bâtiments, à très courte portée.
Je cherche donc la meilleure efficacité à cette portée là (qui est aussi la portée de prédilection des russes) et ce au plus bas coût, de façon à pouvoir opposer le plus de volume de troupes possible.
Je m'avise que les "Traînards", à cause précisément de leurs carences de matériel, sont très sûrement ceux le mieux capables de "tenir le choc" des Ppsh.
Composition d'un Groupe de Combat "Traînard":
Les Groupes Traînards figurent probablement des "formations" ad hoc – d'anciennes compagnies ou bataillons de panzergrenadiers étrillés par les premiers jours de l'Opération Bagration, qui s'assemblent pèle-mêle, avec un matériel chiche. Exit les MG34 et Panzerfausts à l'intérieur des groupes de combat. Les mitrailleuses sont remplacées par des MP40, au nombre de trois par groupe. Une relative aubaine en combat rapproché, même si la proportion de ces engins -les SMG- par groupe est notablement inférieure à la dotation des groupes russes.
J'acquiers donc la totalité d'un Groupe "Traînard", pour la modique somme de 856 points (rappelons que je n'ai 1945 points à disposition, contre 3175 (!) pour l'attaquant russe)
Quatre sections de quatre groupes de combat (pour chaque section est attachée une équipe MG34 de deux hommes, amenant la dotation des mitrailleuses à 1 seule par section contre 3 à 6 dans le cas des grenadiers). Deux MG42 viennent tout de même épauler le Groupe, rattachées à la quatrième section. Je dispose d'UN Panzerfaust PAR SECTION, pas davantage. Une évidente carence anti-char, que je tenterai pas de combler avec des Panzershrecks ou des équipes Tank Hunter. Trop chers: si l'objectif était d'en avoir un nombre décent, autant acheter des Grenadiers. La fonction anti-char devra être pensée autrement et, encore une fois, au plus bas coût possible.
Voilà toute la moelle de mon infanterie et la majorité de mes 269 salopards/Traînards. En terme de coût/effectif, la carence assumée de matériel me permet d'aligner environ 30% d'hommes de plus que l'équivalent grenadiers.
Je peaufine mes groupes pour obtenir un ensemble de "Réguliers" (avec différents niveaux de commandement et une exception pour quelques QG "vétérans"). J'attends donc d'eux un comportement à peu correct au feu, sans surcoût lié à une trop grande gourmandise d'expérience.
J'investis dans la partie anti-char/appui d'infanterie avec trois achats distincts. D'abord, un trio de véhicules légers.
Je suis très friands des Pumas: mobiles, décemment protégés contre les armes légères et équipés d'un 50 mm tout à fait intéressant…pour une facture (en points d'achat) très douce.
Leur principal inconvénient est leur rareté: deux exemplaires de Puma m'engloutissent la quasi-totalité de mon quota, m'empêchant même d'élever leur niveau d'expérience au delà de "Régulier" (ce que j'aurais fait pour le coup). Je me rabats sur un PSW 231 (et son canon de 20 mm) pour compléter mon trio.
Je néglige donc les chars allemands beaucoup trop chers (je n'aurais même pas pu m'en payer un seul pour la même somme…même parmi les plus médiocres). Acheter des chars, c'est se saigner inutilement puisqu'on est à peu près certain que le Russe aura mieux pour moins cher, et en plus grande quantité (les T34/85 étant de très bonnes affaires).
Avec ces trois véhicules, je tiens mon appui mobile d'infanterie…à tenir évidemment hors-opposition de la blindaille adverse. En cas de nécessité, on peut même espérer que le 50 mm du Puma puisse s'avérer assez performant pour épingler un T34…ou au moins le faire réfléchir avant de croiser sa ligne de vue.
Deuxième composante anti-char…des canons !
J'acquiers quatre PaK40 de 75 mm…un bon rapport qualité/prix pour percer les blindages russes. Le choix de constituer ma défense autour de cette "épine dorsale" est guidé par l'existence de ces fameux "boulevards" que les canons seront chargés de verrouiller. Je sacrifie évidemment complètement la mobilité au profit de ces points d'appui fixes…mais pour le prix d'un seul char, j'ai tout de même 4 canons !
3 mines anti-char…c'est un peu la "petite monnaie" de ma phase d'achat, tout en ayant un moment espéré pouvoir libérer assez de "Cash" pour en acheter davantage (j'avais commencé par 6 mines avant de me raviser par manque de liquidités). Les axes d'approche des véhicules ennemis étant pas mal "guidés" par l'existence des boulevards, j'espère qu'en les plaçant sur les axes, elle me rapporteront plus en destruction du matériel adverse qu'elle ne m'auront coûté.
L'autre avantage est que si une seule vient à être identifiée par l'ennemi, il peut fort logiquement s'imaginer qu'il y en ait davantage ("le Salaud, il a truffé la map de mines !")…la simple menace de la mine occasionnant une seule une nuisance qui, contrairement à la Mastercard, n'a pas de prix.
Enfin…
Je me fends tout de même une section de quatre MG42 tirée d'une formation de Panzergrenadiers (moins chère qu'en les achetant par équipes attachées au Groupe Traînard). L'intention est de donner un peu de "Pep's" à ce groupe Traînard mal pourvu à longue distance et de constituer des binômes Canon AC/Mitrailleuse lourde sur des positions de bouchon.
Ça y est, mes 1945 pauvres points sont attribués…pour un effectif de 269 hommes au total. Avec ma politique de bas coût, j'escompte bien ne pas être à la ramasse numériquement parlant. Qui sait, si le Russe est gourmand de matériel et d'expérience, peut-être même les Allemands pourraient être les plus nombreux sur la carte.
Phase de déploiement
Je place tout d'abord, en même temps que mes trois mines AC, mes quatre canons anti-chars, colonne vertébrale de ma défense.
Le premier Pak40, au Nord-Ouest, couvre les premiers décamètres du "Weg" (l'axe d'approche possible le plus à l'Ouest) et tient sous son feu une partie du "Johanna Garten".
Une mine anti-char est placé quelques dizaines de mètres devant le canon AC… il s'agit de ma "mauvaise surprise" destinée à un adversaire qui serait trop enthousiaste d'avoir mis knock-out mon canon (ce qui semble inéluctable s'il attaque en force de ce côté).
Le Deuxième PaK couvre la voie ferrée à l'Est. Placé à proximité des Entrepôts, il tient sous son feu la Gare et les Ateliers. Derrière sa haie, il devrait bénéficier de l'effet de surprise en restant caché durant la première phase de la bataille. Il s'agit de mon seul verrou "Sérieux" à l'Est. (je présume en effet que le Russes optera plutôt pour l'Ouest et le Centre dans sa progression, où ses Ppsh feront des merveilles)
Le troisième PaK est placé à l'extrémité de la Kaiserstrasse, immédiatement adossé à l'objectif "Sud". Il tient là une longue ligne de vue (jusqu'au Platz) quoique réduite sur la largeur. Sa position plantée sur un carrefour (à la fois force et faiblesse) lui permet éventuellement en dernière phase de prévenir l'attaque du Sud par les flancs.
Enfin, le quatrième PaK est placé à l'extrémité de l'autre Grand-Axe, la Friedrichstrasse, qui longe l'"Eglise" et conduit aux "Résidences". A nouveau, mon Pak est situé tout contre l'objectif Sud, donc il garde le flanc droit.
Je constitue ensuite mes binômes avec mes quatre MG42 (+2 du groupe traînard) de manière à parfaire de solides points d'appui. Le canon éloigne la blindaille qui pourrait menacer la mitrailleuse et la mitrailleuse éloigne l'infanterie à laquelle le canon est vulnérable. Une combinaison logique d'armes lourdes.
Je place donc chacune de mes mitrailleuses non loin des canons ou du moins avec des Lignes de vue similaires (aux étages des maisons).
Ma Deuxième Section Traînard, commandée par Rösl, est déployée sur Monica 1 et l'extrémité de Johanna Garten.
La Troisième Section Traînard, sous les ordres de Poppe, est essentiellement déployée sur Gertrud 1.
Chaque section compte précisément 42 hommes (dont 12 soldats armés de MP40 et une MG34). Les Sections Rösl et Poppe, postées les plus au Nord, constituent ma première ligne, chargée d'absorber le premier choc. Mon intention est évidemment de ne pas les laisser périr sur place mais de tirer parti de la profondeur de la ville pour les replier en bon ordre, en préservant au mieux leurs effectifs, à mesure que la pression russe s'accentuera.
J'expédie dès la phase de déploiement un demi-groupe Poppe en direction du "Platz" de façon à mieux observer l'arrivée des Russes.
Le chemin de ce repli prévisible est assez favorable à la section Poppe à travers Gertrud 2 puis Gertrud 3…un peu moins pour la section Röls qui ne bénéficiera pas du réseau des cours intérieures qu'on trouve dans les pâtés "Gertrud". "Monica 2" est en effet beaucoup plus à découvert.
La Quatrième section, sous le commandement de Claus, représente le second rideau de mon effectif, centré autour des "Baraques", quelques éléments étant disposés sur Gertrud 3 et 4.
C'est également à ce niveau que je place mon QG Traînard, le Commandant Thieser.
Enfin, je divise en deux la Première Section Traînard (sous les ordres de Heidman). Une première partie sera déployée à L'Est de la carte, pour identifier une improbable poussée russe de ce côté, et l'autre tenue en réserve (modeste: seulement deux groupes + le QG) dans les parages de l'objectif Sud.
Enfin, restent les 3 véhicules légers. Le PSW 231 sera affecté à l'Est, côté Gare, tandis que je conserve au chaud mes deux Pumas, vers le Sud.
Vue finale de mon déploiement
Nous y voilà…tout le monde serre les fesses et scrute l'horizon (proche) d'un air aiguisé. En avant Salopards ! (le "En Avant" n'est qu'une expression pour le coup hein !)
Tour 1
Il ne faut que 9 secondes avant d'obtenir les premiers signes de présence de l'adversaire…et ce sont déjà des avertissements de poids ! Le vrombissement de pas moins de quatre chars moyens est perçu depuis mes positions, en provenance des Faubourgs Nord-Ouest. Mathématiquement, c'est déjà un indice significatif que le plus gros des forces soviétiques progresse depuis ce coin de carte. Je n'aurai pas beaucoup de temps pour méditer sur ça et procéder à de ténébreux calculs…
…Car 6 secondes plus tard seulement, j'ai déjà en visuel le premier des mastodontes: Un T34/85 embarquant un groupe de fusiliers (pas un groupe "Mitraillette" !) qui progresse depuis l'extrémité du Weg. Je ne peux m'empêcher de contenir un sourire à la vue de ces fantassins qui n'ont que quelques dizaines de mètres à parcourir pour prendre contact avec mes troupes…mais les franchissent sans s'user les souliers. Mon adversaire est décidément économe du souffle de ses soldats !
Presque la même seconde, un autre T34/85 est pleinement identifié et transporte lui-aussi son lot de cruels moujiks. Celui là avance légèrement plus à L'Est, dans l'axe du "Platz".
J'avoue ne plus me souvenir si j'avais caché cette damnée MG42 ou non… toujours est-il que postée à l'étage de la première barre de "Johanna 1"(à l'extrême gauche) elle n'attendra guère pour ouvrir le feu sur les passagers inconfortablement juchés sur les blindés. Une rafale en pleine ligne de mire, sans suer ni sourciller, à la merci d'une riposte d'au moins deux canons de 85 mm ! Quelle chiotte ! Pourvu que son repérage par l'ennemi tarde suffisamment afin de lui laisser le temps de se tirer de là !
En attendant, je suis condamné à me satisfaire -le sourire un peu jaune- que ses premières rafales occasionne une première perte. A l'entrée de Johanna Garten, un Russe roule à terre, avant que les chenilles du char ne fassent pareil sur lui.
Et c'est au second plan un troisième char qui déboule, toujours garni de slaves sanguinaires ! Je collecte également les premiers signalements (icônes non-identifiés) de groupes à pieds, qui suivent de près la progression des engins.
Sie Kommen ! Sie Kommen ! Ils sont là, ils sont partout ! En quelques secondes, c'est une masse incroyable d'icônes qui crépite comme le pop-corn ! Des chars, et de l'infanterie en grand nombre qui avance au petit trot, le nez dans l'échappement des engins. L'un des T34 quitte la route pour opérer un virage vers l'Ouest. Les orientations des canons ne me disent déjà rien qui vaille. Ma mitrailleuse lourde, qui tire toujours sporadiquement, aurait-elle été repérée ?
C'est heureusement déjà la fin du tour. Les Russes arrivent ainsi massivement par le Nord-Ouest. Que ce soit par le biais d'une identification complète ou d'un repérage partiel, je suis certain de la présence d'au moins cinq chars T34, qui pèsent à eux seuls entre 30 et 40% des points d'achats à disposition du joueur russe ! Côté infanterie, j'estime à au moins une compagnie ce que j'ai déjà en ligne de mire…mais il ne s'agit probablement que de la partie émergée de l'iceberg (contrairement aux chars: je ne peux en effet pas envisager qu'il en dispose de beaucoup plus).
Je profite de cette fin de tour pour ordonner un repli rapide de ma MG42 à la gâchette un peu facile. Elle est en vue de beaucoup trop de monde pour ne pas être certain qu'elle soit clouée et détruite en quelques secondes par tous les feux de l'enfer dès qu'elle sera repérée. J'ai eu de la chance jusqu'à présent, je ne demande qu'une vingtaine de secondes supplémentaires de la même bonne fortune (14 secondes pour démonter l'engin).
Probable que le russe n'ait qu'une icône non identifiée à se mettre sous la dent, et devra ordonner un tir de zone s'il veut assurer cette position. Allez, plus que 20 secondes et il tirera pour rien.
Dans l'axe du Weg, tout près de mon 1er Pak 40, j'ordonne à ma seconde MG42 dans la zone de rester à couvert et retenir son feu. J'attendrai une ligne de vue sur l'infanterie russe qui ne soit pas aussi une ligne de vue sur la bouche d'un canon de 85 mm (deux sont en mire)… ou j'attendrai au moins que mon PaK 40 puisse entrer en action simultanément.
Je commande également à l'un de mes Pumas de se rapprocher de la zone de contact (tout en restant derrière Johanna 1). L'affecter sur ce flanc paraît évident tant la masse russe identifiée est colossale et qu'il est par conséquent déjà évident que l'effort principal de l'ennemi se fera côté Ouest.
Pas de round d'observation: le combat s'annonce dru à très brève échéance…et encore 44 terribles minutes au compteur.
Superbe map, que tu détailles et analyse parfaitement. Un choix et un positionnement de troupes bien expliqué. Rien que sur ces deux points j’ai appris deux trois choses qui me seront utiles ! Cette bataille commence sur les chapeaux de roues et nous promet un tas de renversement de situations, j’ai hâte d’en lire la suite, aucune prédictions n’est possible. En espérant pour le russe qu’il n’a pas oublié des sections avec SMG’s !
Tu ne prends pas d’artillerie à cause de la map uniquement urbaine?
Encore un AAR qui s’annonce parfait, merci !
Ben merci pour les compliments 🙂
Attend tout de même de voir le résultat avant d’élever tout ça au niveau d’une Parole d’évangile ! 😀
Oui, tout à fait. Un rendement coût/efficacité très décevant en ville (dense) selon mon opinion. Ça veut aussi dire qu’à la tête des Russes (la partie « jumelle » de celle-ci, puisque le tour du tournoi a été joué en miroir) je n’ai pas non plus forcé sur l’artillerie. J’ai tout de même acquis pour une somme dérisoire 5 ou 6 équipes de mortiers légers de…51 mm (? je ne sais plus le calibre exact) destinés à s’occuper d’éventuels canons AC si mon adversaire avait opté pour une politique similaire à la mienne (côté allemand).
Il n’y a finalement pas eu de canon AC ni d’autre cible pertinente…ma partie côté soviétique s’est donc achevée sans pratiquement avoir tiré un seul obus de mortier (un seule équipe a fait feu, 5 ou 6 obus ont du être tirés, pas plus)
Même les fusiliers Russes sont assez bien pourvus de ce côté (4 SMG/groupe) !
Dans la partie « jumelle », j’avais opté de mon côté pour le « tout mitraillette » et ai progressé par les parties les plus cloisonnées possibles…je ne l’ai pas regretté 😀
Carlos,
C'est toujours instructif d'observer et d'analyser comment les autres jouent, leurs réactions/adaptations éventuelles face à la tactique de l'adversaire. J'aime beaucoup l'association PAK/MG42. Je crois que je n'ai jamais osé mettre un canon antichar à découvert sur la chaussée (j'ai cru comprendre que dans CMRT les canons surtout antichar étaient plus difficilement repèrable que dans Normandy ou Italy), j'essayerai un de ces jours!
Je remarque que tu fais progresser ton Puma en "angle droit" au lieu de marquer chaque tournant (par manque de temps?).
Vivement la suite, j'ai hâte de voir l'évolution de cette bataille (tactique défense en profondeur) et si l'objectif "Le Sud" sera une nouvelle variante de "fort Alamo"!
Il ne paraissait pas problématique de les placer ainsi étant donné l'existence des axes de tirs etroits et pré-définis. En somme, si un char russe (ou n'importe quoi d'autre) venait à vouloir des noises au PaK, ce serait nécessairement plein axe (au moins en début de partie), c'est à dire sans nécessiter l'ombre d'un millimètre de réorientation. Et plein Axe, je suis très confiant sur le fait que c'est le Pak qui détectera/tirera en premier.
Quant à être cloué par l'infanterie russe, c'est justement la vocation de la MG 42 d'empêcher ça…et elle est normalement la plus forte à ce jeu à des distances moyennes/longues
Non, pas vraiment, c'est justement parce que j'avais tout mon temps (IRL et in-game). Si le Puma marquait un arrêt ou perdait un peu de temps au carrefour, ça n'était à ce stade pas bien crucial. La manoeuvre n'avait pas besoin d'un soin particulier. Relève quand même que pour éviter les problèmes aux virages, je n'ai pas donné d'ordre plus rapide que "Mouvement" sur les sections de route les plus courtes.
Après, tu as raison sur le principe, mieux vaut ajouter un waypoint pour faire 2 fois 45 degrés (ou deux waypoints pour 3 fois 30 degrés pour les méticuleux) plutôt que de poser à l'arrache un seul Waypoint à 90 degrés.
Je suis un peu sagouin parfois hein, surtout quand les conséquences sont pratiquement nulles.
Je te garantis un certain suspens ! 🙂
Bon choix pour les PaK.
Les canons anti-char ne sont pas aussi fixes dans CMRT que dans les précédents opus. Il ne faut pas hésiter à les bouger après les premier tirs. Ils sont relativement mobiles et cela sans trop se fatiguer.
On a plus besoin de les démonter pour les mettre à l’abri à contre-pente ou dans un bosquet pour les refaire apparaitre une vingtaine de mètres plus loin.
Cela n’évite pas les tirs indirect d’artillerie de riposte mais cela protège bien contre les tirs de zone.
Rien à rajouter, super carte et que des bons choix! perso, j’aurais rajouté un max de mines anti-char, c’est le bon substitut à ll’artillerie en zone urbaine. Surtout pour obliger les russes à emprunter des allées bien alignées par les PaK.
Ca partait bien comme partie. il serait dommage que tu ne puisses continuer 🙁 🙁 🙁
Tu ne sembles pas utiliser les arcs de tir? Je rêve toujours d’un véritable ordre « embuscade » avec arc de tir et fonction « se cacher mais sans la face contre terre »…
C'est juste; perso, j'utilise très peu "Arc de tir" et, lorsque je l'utilise, c'est quasi exclusivement pour un blindé ou un canon (parce que les délais de rotation/acquisition sont beaucoup plus long que ceux de l'infanterie) lorsque je suis certain de ce qui va se passer (du genre, un blindé va débouler pile à cet endroit)
Le principal attrait de la commande est de réduire le temps d'acquisition en pointant d'office au bon endroit. Le second avantage est de ne pas permettre à l'unité de se laisser distraire par des cibles secondaires, et de se mettre ainsi en danger dans l'intervalle. Le troisième est de simuler (imparfaitement) la possibilité d'embuscade en retenant le tir jusqu'à une distance optimale. Enfin, le dernier avantage est théoriquement d'augmenter la capacité de détection dans l'arc de tir, augmentation plutôt faible ou douteuse en pratique.
Ces avantages sont payés très chers par l'abandon de toute souplesse d'usage en fonction de circonstances très changeantes…et il peut s'en passer des choses en une minute ! Une unité prise à parti par un adversaire hors de son arc de tir sera très/trop réticente à contrevenir à son ordre, quand bien même se fier à son libre arbitre serait beaucoup plus pertinent. Seules les situations de danger urgent et extrême "casseront" la soumission à un arc de tir. Et à ce moment, il est bien souvent trop tard.
Du coup, pour conserver cette souplesse, je rechigne aux arcs….mais suis par contre un absolu afficionado des ordres d'orientation associés au waypoint d'arrivée (surtout lorsque c'est à l'intérieur d'un bâtiment !), que j'utilise presque systématiquement. On a là un ordre qui a presque tous les avantages de l'arc, sans en avoir l'inconvénient. J'attire ainsi l'attention des soldats vers la direction qui semble pertinente. Après, s'il survient un événement non-prévu, ils conservent tout de même les coudées franches pour faire autrement.
Laisser faire ses soldats est souvent une meilleure méthode que de tenter de tout prévoir et se planter. Leur IA tactique leur permet de réagir aux circonstances en temps réel…tandis que vous ne pouvez réagir (en PBEM) que toutes les 60 secondes…la différence n'est pas mince !
Quand on lit un récit de partie sur le Front de l’Est, je n’ai envie que d’une chose…
Me refaire un scénario dans CMBB!!! Il n’y que ça de bon…
Alors on ferme la page et c’est partie!!!!!!