« L’artillerie est la seule arme dont une armée ne peut se passer ». La citation est de Clausewitz   qui, sur ses dernières années, ne manquait jamais d’avoir piscine les jours de charge à la  baïonnette.

Les statistiques d’équarrissage de la seconde guerre mondiale indiquent que les trois quarts des pertes au combat sont le fait de l’action de l’artillerie. Voilà un chiffre qui vous autorise à prendre d’assaut en pleine confiance une simple MG42, pour le peu que vous soyez féru de probabilité morbide.

Héritière des armes de trait du moyen-âge, honnies par l’honneur chevaleresque, l’artillerie permet à celui qui en use de donner la mort sans supporter le regard torve, glaçant et hostile de l’adversaire.

Au vingtième siècle, les portées des pièces d’artillerie sont telles qu’un artilleur ingénieux pourrait, en faisant usage de la trigonométrie élémentaire, se trouver à une distance qui lui permettre d’être dans la couche de la future jeune veuve avant que l’obus n’atteigne le futur défunt mari.

L’artillerie prodigue aveuglément la mort, et l’on ne saurait compter le nombre de jurons qu’on peut prononcer le bref temps où siffle l’invisible projectile.

En temps de paix, les traders prennent le relais et derrière les écrans bardés de chiffres, distillent sans discernement la vie et la mort à des distances incommensurables. Je vous laisse en compagnie de cette réflexion transcendante, n’ayant pas pour ma part de disposition à larmoyer sur les familles du tiers monde qui n’ont même pas d’IPAD.

Enfin, là n’est pas notre sujet. Retournons donc à Combat Mission et au « nouvel » article que vous trouverez sous l’onglet « Concepts de jeu » consacré à l’usage de l’artillerie. Les curieux ont sans doute pu lorgner sur la première partie hier, et maintenant le consulter en totalité.